Créances adhérents : il faut agir au plus tôt

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La gestion des créances adhérents au sein d’une CUMA n’est jamais chose facile. De multiples raisons sont évoquées par les responsables pour freiner, voire ne pas enclencher les démarches nécessaires pour améliorer-régulariser les situations.

créances Cuma

« L’année a été difficile, il va bien finir par payer », « C’est notre voisin, c’est difficile de parler de ça entre nous », « Si on lui enlève le matériel de la CUMA, il ne pourra plus produire, comment va-t-il faire pour nous payer ? »… Ces quelques phrases ont été dites par des responsables de CUMA lors d’échanges avec des animateurs ou des comptables de la fédération des CUMA.

Il faut se le dire très clairement, le fatalisme dans ce type de situation n’est pas la bonne attitude, car bien souvent, cela ne résout rien et les comptes se dégradent encore plus par l’augmentation de la créance globale (cumul d’une année supplémentaire de travaux). Alors quoi faire ?
Rigueur, Transparence, décision collective, accompagnement : avec ces 4 actions bon nombre de situations s’éclairciront.

Rigueur

La rigueur est essentielle dans les dates de relance avec une même pratique pour l’ensemble des adhérents. Un protocole de courrier de relance peut être validé par le groupe et inscrit sur le règlement Intérieur.
Toujours la rigueur avec l’exigence d’un plan d’apurement et d’une reconnaissance de dettes signés par un adhérent en difficulté. En cas de refus ou de non réponse, il faut se donner la possibilité de suspendre l’accès aux matériels de la CUMA (inscription dans le règlement intérieur).

Transparence

Les difficultés économiques peuvent atteindre chaque adhérent, y compris les responsables. Dans ces circonstances, il faut jouer la carte de la transparence avec la partage de cette situation avec à minima, les autres membres du bureau.

Décision collective

Il est de la responsabilité du conseil d’administration d’engager des procédures (suspension matériel, recouvrement au contentieux) à l’encontre d’un adhérent. Ces décisions ne doivent pas être le choix d’une ou deux personnes. Cela permet de protéger le président et/ou le trésorier et ainsi de responsabiliser l’ensemble du Conseil d’administration. De plus, cette décision collective est beaucoup moins « attaquable » par l’adhérent concerné.

Accompagnement

Dans le cadre d’une difficulté économique d’un adhérent, il est du rôle de la CUMA de pouvoir l’accompagner dans son redressement (à condition que le fond de roulement le lui permette). Accompagner un adhérent, c’est lui donner la possibilité de régulariser une situation difficile dans le temps, sur plusieurs années si nécessaire. Dans le cadre d’un plan d’apurement, il faut toujours garder pour objectif de régulariser en année N la facture l’année N-1 + l’apurement de la créance ancienne. Objectif premier : stopper l’agrandissement de la créance globale.
L’accompagnement d’un adhérent passe également par une prise de contact directe. Il faut interpeller directement ces adhérents, et ne pas les laisser dans le silence. Cette action peut se faire de multiples façons : téléphone, rencontre physique (accompagné si besoin de la fédération des Cuma). Ces échanges sont souvent déclencheurs de solutions soit par le biais de la Cuma, soit par le biais de tiers (dispositif Agris difs).

Conclusion


En conclusion, il n’existe pas de solution miracle, mais ne rien faire, et surtout, attendre, est souvent synonyme de « pourrissement » de la situation, et ce pour l’adhérent mais aussi pour la CUMA. Même si c’est difficile, il faut aller au-devant de ces problèmes, interpeller directement ces adhérents, car ça sera toujours plus facile que d’attendre que la situation se détériore encore plus.

Notre fédération, au travers de ses animateurs ou comptables peut vous accompagner dans ces démarches. N’hésitez pas à nous interpeller.