UNE FAUCHEUSE ANDAINEUSE POUR DIVERSIFIER LES CULTURES : L’EXEMPLE DE LA CUMA ENSILAGE DU MEDOC

  • Cuma
  • Travail du sol

Publié le

L’EXEMPLE DE LA CUMA ENSILAGE DU MEDOC (33)

La CUMA Ensilage du Médoc a investi dans une faucheuse-andaineuse en 2020 à l’initiative de certains adhérents qui souhaitaient faucher leur luzerne pour pallier à l’utilisation de produits phytosanitaires.

Gaylord Aubert, agriculteur médocain, n’était pas encore adhérent de la CUMA et était sur le point de s’équiper individuellement dans un outil de ce type. Certains associés coopérateurs se sont alors rapprochés de lui pour lui faire part de leur projet d’achat et c’est ainsi que ce céréalier en agriculture biologique a mis le pied dans cette CUMA, de laquelle il est aujourd’hui trésorier adjoint. 

Depuis 2020, les surfaces fauchées par cet outil n’ont cessé de croître. Au-delà des besoins initiaux des agriculteurs autour de la production de luzernes, la faucheuse-andaineuse de la CUMA travaille aujourd’hui sur une multitude de céréales : blé, colza, seigle, lentilles, pois chiches, lin, sarrasin…

Les faucheuses-andaineuses sont des outils plutôt complexes à prendre en main. Tous les adhérents de la CUMA, en particulier ceux qui réalisent de petites surfaces, préfèrent donc laisser les utilisateurs plus expérimentés conduire et régler la machine à travers un système d’entraide ou de facturation du temps passé. 

Techniquement, le fonctionnement de l’outil ressemble à celui d’une moissonneuse car il vient couper la céréale. La différence réside dans le fait que les matières sont ensuite transportées par des tapis qui viennent les déposer au sol en créant les andains sur les côtés. Une fois coupées et au sol, les cultures vont sécher pendant environ une semaine avant d’être ramassées par la moissonneuse.

Plusieurs études indiquent que la qualité de grains serait meilleure par cette technique que par l’utilisation d’une moissonneuse directement. Le grain aurait ainsi le temps d’arriver au bout de sa maturité. La faucheuse andaineuse permettrait d’anticiper légèrement le fauchage, libérant ainsi le terrain un peu plus tôt pour implanter d’autres cultures derrière.

Les cultures ramassées sont également plus homogènes car les parties indésirables ont le temps de sécher et sont ainsi mieux triées par la moissonneuse. Le grain récupéré est directement sec, ce qui limite les besoins de ventilation postérieurs et réduit les risques d’échauffement des lots de grains. Ce type de machine permet aussi de ramasser des parcelles considérées comme un peu « sales » et qui n’aurait pas été récoltées par la moissonneuse.

« Ça me donne la liberté de pouvoir diversifier les cultures car ça réduit la logistique à la ferme par la suite. Il est plus facile de faire sécher directement au sol sur la parcelle que dans un volume restreint, avec des ventilateurs électriques. »

Malgré l’utilisation croissante de l’outil par les adhérents, cette faucheuse-andaineuse pourrait effectuer bien plus de surfaces. Pouvant être facilement déplacée sur une remorque, le conseil d’administration de la CUMA est ouvert à l’idée de faire de l’inter-CUMA avec d’autres coopératives qui pourraient en avoir le besoin.